Item 02: Lettres de Mme. Louis de Freycinet ecrites pendant le voyage autour du Monde de la Corvette l'Uranie, 1817-1819, transcribed and edited by Louis-Claude de Saulces de Freycinet, after 1820 and before 1842 - Page 33
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parfaitement ces scènes de la nature, où la grace est toujours unie à la magnificance. Ce n'était plus les difficultés du chemin, c'était 'admiration qui retardait mes pas; elle m'eût fait aisément oublier le but de notre course, si les personnes de la société, plus familiarisées que moi avec ces beautés naturelles, ne m'eussent entraînées vers une cascade magnifique dont la beauté m'étonna.
Une cascade est l'accompagnement obligé d'une habitation, dans les pays chauds, je n'en avais guère vu d'autre que celle de St. Cloud: cette imitation mesquine de la nature peut en donner l'idée, à peu près comme on pourrait prendre celle du beau jardin des Tuilleries par le petit jardin qui est devant notre maison.
La cascade de Tijouka est le produit d'une petite rivière et de quelques ruisseaux qui entourent et arrosent la propriété de Mad.e de R. située sur la hauteur.
Un bon déjeûner nous attendait dans cette charmante habitation, après qu'il eut rétabli nos [indecipherable] nous allâmes parcourir les jardins déjà agréablement dessinés, et des parties de terrain que l'on a défrichées et où sont plantés du café et d'autres productions du pays. Pendant notre promenade nos aimables hôtes nous firent part des projets qu'ils ont pour l'embellissement et l'amélioration de ces lieux, où l'art n'aura rien de mieux à faire, que d'aider une nature si riche et si agréable.
Par la fraicheur qu'y procurent les eaux et l'élévation du terrain, la température y diffère moins de celle d'Europe que dans les plaines, de sorte qu'on peut de promettre d'y acclimater les productions de nos provinces méridionales. Quel bonheur si les hommes n'avaient eu d'autres vues dans leurs établissements