Transcription

J’ai observé que parmi tout le peuple présent a ces cérémonies, il n’y avait pas une seule femme ; que les assistants paraissaient d’une extrême indifférence ; et qu’aucun n’avait l’air de penser intérieurement a la divinité, quelle qu’elle soit, a qui s’adressent leurs hommages. Pauvres gens ! que je les plains ! ils pourraient s’éclairer cependant et ne le veulent pas ! En voyant les singeries de ces prêtres, je me rappelais cette strophe de J. B.[1]

Soyez a jamais confondus,
Adorateurs impurs de profanes idoles ;
Vous, qui par des vœux défendus
Invoquez de vos mains les ouvrages frivoles

Et mon cœur était pénétrée de reconnaissance, de me sentir chrétienne au milieu de ces idolâtres.

Louis a retrouvé ici des Malais qu’il y avait connus lors de son premier voyage, il a été voir aussi des Rajas (ou rois de l’intérieur) qui lui ont apportés des mangues, en échange desquelles le Commandant leur a donné des outils de fer, etc.

Notre départ d’ici ne tardera pas, car déjà on emballe les instrumens et Louis vint de me dire qu’un brick partant pour Batavia se chargeait de nos lettres. Mme Tillman a apporté ce matin un oiseau du paradis : je vais lui envoyer quelques bouteilles de sirop et des biscuits sucrés, qu’elle m’a paru trouver très bons. Son mari a un jardin hors de la ville, d’où il nous a envoyé quelque fois pour notre table des légumes d’Europe qu’il y fait cultiver. Mais nous éprouvons tant de difficultés pour le ravitaillement de la corvette, que je crois qu’elle quittera cette baie assez mal approvisionnée, a cause de la guerre qui embarrasse les communications. Les nôtres avec vous ne sauraient être rapides : nous serons
 

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