Transcription

mari de quelques-unes de ces buchettes et des bouts de cierges rouges en l’assurant d’un air très grave, qu’en cas de danger en voyage, rien n’était si préservatif. J’avais réellement fort envie de rire du sérieux avec lequel Louis reçût ces amulettes. 

Au milieu du temple, dans un petit carre de terre réserve et bêché soigneusement, est plante un arbre qui s’élève par une ouverture laissée au toit, afin qu’il jouisse de l’influence du soleil, de la pluie et de l’air perpendiculaire. On brule au pied de cet arbre de vie, comme le nomment les chinois, du papier dore coupe en lanières étroites. Le temple reste illumine toute la nuit, par des lustres et de grands falots garni de papier, sur lequel sont pointes des figures aussi bizarres que variées. Ne volant rien perdre du spectacle, je consentis volontiers à y retourner le lendemain dès 4 heures du matin.

Vous verrez dans les dessins que nous en rapporterons les figures extravagantes des nombreuses idoles de ce temple ; mais il faudrait pouvoir animer ces dessins pour vous donner l’idée des grimaces et des contorsions que ces prêtres du diable font aux vilaines figures de porcelaines devant lesquelles ils se prosternent, quatre ou cinq fois de suite la face contre terre en marmottant des paroles chinoises ; puis ils versent du the dans de petites tasses, qu’ils posent sur l’autel devant l’idole. Ces autels sont en outre charges de volaille, de cochons de lait et autres viandes bouillies, de gâteaux, de confitures, etc., etc. Chaque particulier doit fournir son offrande suivant ses moyens. Tout cela fort bien préparé, et dressé avec toute l’élégance possible : les chinois ayant la réputation, bien mérité, dit-on, d’être de très habiles cuisinières. Mous aurions pu en juger, car après la cérémonie, on nous présente de tous ce mets et du the ; mais nous n’acceptâmes rien de ce qui nous fut offert.
 

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