Transcription

par déférence de Mr. Smith, qui hésite à croire qu'à mon âge on puisse s'éloigner par gout d'une réunion brillante. J'aurais cependant voulu répondre a l'invitation du gouverneur, qui avait donné aussi un bal quelques jours au paravent a l'occasion de l'anniversaire de la naissance de son roi; mais une indisposition m'oblige de me faire excuser ainsi que d'un dîner que M. Smith donna le même jour à 60 personnes, et auquel Louis assiste sans moi. L'affluence du monde ne m'eût pas fatigué au bal de mr. Hall car, hélas ! il est si peu aimé dans la colonie, que ses salons étaient déserts; c'est même, dit-on, ce qui a contribué à ce qu'on se portât au bal des courses avec un empressement qui avait quelque chose d'affecté.

Le 14

Tout m'annonce la fin prochain de cette agréable relâche: bientôt nous allons nous rembarques. La corvette est réparée, on achevé de la ravitailleur: chaque jour on y reporte des effets. Envoyant ces préparatifs de départ, Louis et moi, nous avons le cœur gros du regret de quitter le bon, l'excellent ami qui nous a combles de tant d'attentions; et de la quitter peut être pour ne le revoir jamais! Oui, la conduite si paternelle de Mr. Smith nous a inspiré pour lui une tendresse filiale qui rendra notre séparation bien pénible. Puisse-t-il réaliser, un jour, le projet qu'il a de fixer en France.

L'Uranie est remettre à la voile après demain pour l'ile de Bourbon, ou Louis va prendre des provisions fraiches, dans les magasins d'Etat; nous sommes assurés de trouver là une occasion aussi prompte que sûre de vous faire passer nos lettres. C'est pourquoi je me propose d’y achever celle-ci.

Le bruit de notre prochain départ
 

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