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et difficile et passablement dangereuse, parce que la rade est très ouvert, qu’il n’y a pas de port et que la mer bat la côte directement. Le matin venu, force fut pourtant de s’y décider. Voyez-moi, je vous prie, assise dans une pirogue légère de deux pieds de large, pas plus, et pointue des deux bouts ; six nègres expérimentés faisant à force de ramies voler la pirogue vers la rivage : on profite d’une lame qui l’enlève et la pousse à terre, avec une telle rapidité qu’elle chavirerait indubitablement, si d’aubart nègres, portés exprès sur la côte et bien dressés à ce manège, saisissant au bond la pirogue, ne l’empoignaient bien vîte pour l’allérur sur la grève, où elle reste à sec. Cela se passe avec une telle célérité, qu’on n’aurait pas en d’avance ; ça été aussi mon seul mal, car nous mîmes pied à terre, sans avoir reçu une seule éclaboussure d’eau de mer ;  tandis qu’hier tout l’état-major de l’Uranie, invité à diner à l’intendance, la plupart de ces messieurs furent tellement mouillés en arrivant, qu’ls se virent obligés de se faire excuser. Louis vaut bien exalter mon courage, mais réellement je n’ai guère eu que celui de renfermes au-dedans de moi mon émotion.
Avant de vous entretenir de Bourbon, où nous ne devons rester que 3 ou 4 jours, j’ai encore deux mots à  vous dire d’une fête qui nous fut donnée sur mer, la veille même de notre départ du Port-Louis. Nous avions rencontré, chez M. Smith, le Capitaine d’une frégate anglaise

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