Item 02: Lettres de Mme. Louis de Freycinet ecrites pendant le voyage autour du Monde de la Corvette l'Uranie, 1817-1819, transcribed and edited by Louis-Claude de Saulces de Freycinet, after 1820 and before 1842 - Page 66
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Transcription
a alliré a Louis une visite singulière et qui m’a divertie un moment : un d’environ trente and se présenta hier, d’un air assez effacé, qu’il semblait vouloir rendu grave : «Commandant, dit-il, on dit que vous avez le projet de faire encore une longue navigation ; je viens vous prier de me prendre à votre bord, jusqu’à la première ile déserte : vous me laissez-la : je suis philosophe; je vœux me séparer des hommes. Vous devinez bien que Louis trouva la requête suffisamment ridicule, pressé de sortice, il conduisit l’orignal. En l’assurant qu’il n’était point dispose à seconder ses vues philosophiques. Se fait-on l’idée de pareille folie ?
St Denis île de Bourbon, 22 Juillet
Au lieu de faire en quelques heures la traversée de l’île de France ici, comme il arrive le plus souvent, le vent contraire et les courants nous ont retenus trois jours en mer, et assez péniblement, parce que des passagers dont Louis s’était chargé et qui lui étaient particulièrement recommandés, n’ont cessé d’être malades : notre appartement avait assez l’air d’une infirmerie: nos domestiques, qui se portaient mal aussi, aidaient pourtant de leur mieux au soulagement des personnes souffrantes ; je n’étais occupée qu’à envoyer des bouillons et du thé ; trop heureuse il est vrai de me trouver moi-même bien portante !
Enfin, le 19 au soir, nous avons mouillé en rade de Bourbon ; la mer fort grosse et l’heure qu’il était nous obligeaient d’attendre le jour pour aller à terre. Je reçus à bord, une lettre très gracieuse de Madame la Baronne de Richemont qui m’offrait un logement chez elle ; mais j’avoue que j’étais, à part moi, un peu effrayée du débarquement. Il