Transcription

Suite de la 9ière lettre

nous dont le cri m’alarme continuellement. Une nuit qu’il me semblait l’entendre plus près encore que de coutume, je me lève et cherche partout ma lampe à la main, je trouve enfin, toute à côté de notre lit, non pas le jecko, mais un énorme scorpion qui s’acheminait vers nous. Que pensez-vous d’une telle visite ? Les cousins de Rio de Janeiro et les moustiques de l’ile de France dont les piqures me désolaient, n’étaient que plaisanteries  en comparaison.

Ce qui ne me fatigue pas moins, c’est l’excessive chaleur que nous avons. Bien que les maisons aient leurs toits bas et très saillans, avec des courants d’air ménager par tout, cet air est si chaud, qu’hier je crois que nous mourions tout : nous ne savions plus où nous mettre, sans faire le moindre mouvement on se trouvait comme dans un bain. Louis soutient cela à merveille ;  mai le bon Abbe de Quélen dont la sante est très affaiblie par ce climat, et qui vit ici avec nous, souffrant autant que moi.

Enfin l’excès du mal en a apporté le remède : un nage affreux, et que vous aviez trouvé superbe ; mais dont la force était proportionne à sa cause, après les plus violans coups de tonnerre, nous a amené une pluie bienfaisant qui nous rend la vie. Entr’autres biens qu’elle m’a faits, elle m’a rendu la force d’écrire, qui j’avoue, m’avait presque abandonnée.

Vous n’auriez qu’un idée imparfaite des chinois, si je ne vous racontais pas ce que j’ai vu d’eux ces jours-ci. Ils solennisent chaque pleine lune par une fête dont on m’a menée voir les apprêts la veille  au soir. Dans un temple fort éclaire, un prêtre brulait devant chaque idole des buchettes fortes minces e bois de sandal qui rendent une odeur assez agréable. Ce prêtre fit présent a mon  

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