Transcription

encore à sec sur la plage, j’entendais autour de moi le bruit effrayant de la mer brisant avec force sur le rivage, ou les cris du patron excitant les noirs à se bien accorder pour lancer de concert ce frêle morceau de bois, sur la première lame qui viendrait jusqu’au point où nous l’attendions…. ! Il me semblait que le premier mouvement allait nous précipite dans l’abîme …. Dieu merci. J’en fus quitte pour la peur ; nous abordâmes sans accident, et à l’instant même, on mit à la voile.
La nuit suffit pour nous amener dans la rade de St Paul où nous mouillâmes à 8 heures du matin. Le capitaine du port qui vint déjeuner sur l’Uranie nous dit que nous étions attendues par M. de Villèle (frère du député) et beau-frère du Baron de Richemont. Nous voilà donc encore dans une pirogue, mais le temps était beau et la mer ne se brise pas ici autant qu’à St Denis.
Nous trouvâmes en effet sur le rivage M. de Villèle qui avait l’attention de faire apporter un palanquin pour moi ; Louis et lui montèrent à cheval. Nous vîmes ainsi dans la fort belle maison de ville, appartenant à Madame Desbassaynes la mère, et située à l’extrémité de St Paul, à une demie-lieue du débarquement. Nous y fûmes accueillir avec beaucoup d’obligeance par Mme. de Villèle Mme sa mère n’étant pas encore arrivée d’une riche habitation dans l’intérieur de l’île. Où elle réside presque toujours ; je ne fis connaissance avec elle que le soir du même jour. M. de Villèle et Louis retournèrent à la ville pour aller rendre visite à M. de Parny, commandant militaire de la place.
J’avais entendu parler à St Denis plus d’une fois, et avec éloge, de mesdames Desbassaynes

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