un autre officier.
Comme on n’avait pas encore achevé l’installation à terre, nous restâmes à bord ce jour-là ; j’en n’on fut pas fâchée : tourmentée de l’absence prolongée de ce canot, l’agitation de l’esprit me faisait désirer le repos du corps. Enfin vers deux heures, à la satisfaction générale, on aperçut à l’horizon deux embarcations ; nous espérâmes des lors qu’il n ; était rien arrive de trop fâcheux a ceux dont nous étions si fort en peine. A six heures, ces messieurs arrivèrent et nous apprirent qu’un vent très violent et une mer très forte les avaient retenus. Ils n’avaient souffert que de la soif, ayant pu pêcher divers poissons.
Nous sommes descendus du nouveau à terre avant-hier ; et comme la corvette est mouillé un peu au large, à cause des hautes fonds, on perdrait beaucoup de tems en retournant chaque soir à bord, nous sommes restés à terre. Nous couchons sous une marquise. Le tems est beau, mais le pays ne l’est guère : pas un arbre qui donne de l’ombre, pas un brin d’herbe qui puisse reposer la vue : un sable bouillant couvre la terre et brule les pieds. Refugiée sous la tente, presque tout le jour, je lis, j’écris ou je travaille ; le soir, lorsque le chaleur est un peu tombée, je m’amuse à ramasser des coquilles, dont je me fais une petite collection : tels sont mes passe-tems.
Le 23
Mr. Duperrey revint hier, rapportant d’énorme tortue auxquelles nous avons fait très bon accueil : on se procure avec leur chair d’excellent bouillon, et mise en daube elle est d’assez bon goût.
L’impatience de voir des sauvages tourmentait fort nos jeunes officiers : quatre d’entr’eux y cédèrent ; et, sans nulle précautions à l’égard des vivres, ils se marient en campagne gaiement ; mais bientôt les deux plus prudents