Transcription

1ère Lettre

[Stamp:]

BIBLIOTHEQUE DE LAAGE

EX LIBRIS FREYCINET

Coulon le 16 7bre 1817.

 

Mon excellente mère,

 

Je vous ai quelquefois entendue exprimer une pensée dont la vérité me frappe en ce moment: S'il arrive, disiez vous, que nous nous trouvions [réellement?] incertains entre deux devoirs qui nous paraissent inconciliables, la Providence divine permet que bientôt quelqu'événement inespéré survienne pour aider notre faiblesse et terminer notre incertitude. C'est ainsi qu'en apprenant le parfait rétablissement de votre santé, je n'ai plus hésité à prendre cette résolution, qui déjà fait couler vos larmes; mais que vous ne blâmez pas, m'écrivez-vous, parce que vous la voyez d'une inévitable nécessité; et, qu'à ce titre, vous espérez qu'elle sera secondée par le secours du Ciel. Qui sait, ^hélas! si ce n'ait ^pas afin de donner à mon cher Louis une compagne tout-à-fait titre [de????] ce qui jusqu'à présent la faveur d'être mère m'a été refusé!

Quoiqu'il en soit, mon parti est irrévocablement pris: je suivrai mon mari dans son expédition autour du monde: je partagerai son sort, j'adoucirai ses peines, s'il en doit avoir . . . . ah! quelles que puissent être les fatiguer d'un tel voyage, pour votre fille, croyez bien, que l'absence de celui qu'elle aime si tendrement, serait cent fois plus insupportable pour elle. Votre cœur vous dira bien tout ce qu'elle en souffrirait!

A vous, cependant, à qui je ne puis rien cacher, j'avouerai que je suis agitée de mille crànites: Cette mer m'épouvante un peu: j'ai grand besoin que ce lui qui commande aux vents et à la mer affirmisse mon courage. Moi, qui tremblais dans un bâteau,

 

Current Status: 
Ready for review