Series 03: John Brady Nash letters, January 1914-December 1915 - Page 291
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Transcription
[Page 291]
[An address delivered to Colonel Nash from the Director, Christian Brothers in Cairo. Written in French. Not tranlated. A sense of its content can be obtained from Dr Nash's response (pages 293-294.]
College St Joseph.
Le Caire, 13/4/15.
Monsieur le Colonel.
Il est des milieux où l'on prêche l'egoisme, où l'on ose faire l'apologie de ce vice détestable. Ce n'est assurément pas dans les milieux chrétiens. Le Christ est apparu au monde comme la grande et sainte vicitme volontairement sacrifiée pour le salut commun, et votre exemple, Monsieur, nous dit bien que vous avez compris cette haute et divine leçon.
Docteur en médecine, jouissant en Australie des avantages d'un nom considéré, et d'une furtune considérable, vous n'avez pas hésité, dès le début de la grande guerre, a tout quitter: patrie, famille, commodités de toutes sortes, pours vous engager, spontanément en qualité de Colonel où médecin militaire, afin de prendre part à la lutte formidable qui se livre actuellement entres le Droit et la Force. Et dans cette mêlée sanglante, votre rôle reste des plus humains, puisqu'il s'efforce d'étancher le sang et de cicatriser les blesures. Elèves des Frères des Ecoles Chrétiennes, dont un si grand nombre sont comme vous, sous les armes, pour défendre la meme cause, nous n'avons aucune peine à reconnaître et à admirer un aussi noble geste.
Nos maitres, in 1870, offrirent spontanément leurs services a la patrie. Ayant transformé leurs ecoles en ambulances, ils se firent euxmêmes ambulanciers ou brancardiers. Leur dévouement a fait plus d'une glorieuse victime, et la presse comme la peinture a longuement célébre l'héroisme du Frère Néthelme, frappé mortellement a Buzenval, au moment où il relevait des blessés sur le champ de bataille, sous le feu même de l'ennemi.
C'est pour reconnaitre le dévouement dont avait fait preuve l'Institut des Frères, au cours de l'année terrible, que l'Académie Francaise, crut devoir lui décerner le prix fondé par la ville de Boston, en vue de récompense le plus bel acte de courage accompli au service de la France. Et le Vicomte de Noailles de déclarer, dans le discours prononcé a cette occasion, que ce prix serait "Comme la croix d'honneur attachée au drapeau du régiment".
De tels exemples ont bien leur éloquence, n'est-il vrai? Et comment aurions nous pu ne point nous les rappeler dans les circonstances si graves que nous traversons et qui voient se renouveler les