réfléchissant qu’il n’avait avec lui qu’un officier et les deux officier et les deux hommes qui m’avaient portée, les autres étant encore au large, que, d’ailleurs d’où nous étions, on ne pouvait estimer le nombre toujours croissant des sauvages, cachés on partis derrière les dunes, il crut plus pendant d’envoyer au camp et d’en faire venir du monde, afin d’aller ensemble a la rencontre de ces gens, dans l’intention de les accueillir amicalement, s’il était possible, et de n’employer la force qu’à son corps défendant. Mais les personnes qui étaient au camp nous ayant vus venir à terre ; plusieurs s’étaient mises aussitôt en route, et se rendaient où nous étions : un officier qui précédait les autres, ayant aperçu les naturels, se mit à courir de leur cote. Alors ces sauvages dont la vue est très longue purent bientôt se convaincre que notre troupe ne se réduisait pas à ce qu’ils voyaient tout près d’eux : je ne sais ce qu’ils jugèrent, mais en peu de tems ils disparurent tous, et je n’en eus point regret, car j’avoue que leur subite apparition et leur air menaçant m’avaient fort effraye. Nous avons su depuis qu’il en était venu quelques-uns au camp, la veille, et que ce n’avait été qu’après à voir hésite très long tems, qu’enfin ils s’étaient approches de ces messieurs, et avaient fait avec quelques échanges de leurs armes grossières, contre du fer blanc, du verre, etc.
Cependant la chaloupe qui portait les effets du nouveau camp et des vivres ne pouvait accoster a cause de la disposition de la cote, au lieu de rester la témoins de la lenteur inévitable du débarquement, nous nous dirigeâmes vers l’endroit ou l’on s’était d’abord établé. Nous avions pour le gagner une lieue à faire sur un sable mouvant, où le pied enfonce jusqu’à la cheville et qui réfléchit